L'église de Cortambert

 L'église de Cortambert a été construite à la veille de la Révolution de 1784 à 1788. L'ancienne église, en effet, menaçait ruine et de plus elle était trop petite: « Dans les saisons même les plus froides, pendant la célébration des Saints mystères, la majeure partie des habitants est forcée de se tenir sur le cimetière. »

 De cette église romane nous savons peu de choses. On en retrouve cependant trace dès 1236. Elle était déjà dédiée à St Maurice et faisait partie du domaine de l'église St Pierre de Chalon sur Saône. Un plan du 18ème Siècle permet d'imaginer une petite église à une seule nef avec une abside semi-circulaire. L'entrée principale, en plein cintre, était à l'ouest et le encastré dans la nef était au Sud.

L'église actuelle est située au même emplacement, mais prolongée vers l'Est, c'est-à-dire vers la pente ascendante. Le niveau de la nef se retrouve ainsi abaissé d'environ un mètre par rapport à celui du chœur. Dès 1858, il fallut rehausser le clocher, le son de la cloche ne parvenant pas aux hameaux voisins, en particulier à celui de Varanges. La cloche actuelle, la Marie-Françoise, fut hissée à cette époque.

 Telle qu'on la voit aujourd'hui, l'église de Cortambert présente une silhouette harmonieuse avec une architecture très simple de type roman et un clocher élancé couvert de tuiles vernissées en forme d'écailles de poisson. La nef unique à quatre travées est couverte de voûtes d'arêtes très allongées dont les retombées se perdent dans les murs. Le chœur rectangulaire est voûté de même manière. Parmi les vitraux éclairant la nef, on peut remarquer celui représentant un naufrage. Il s'agirait d'un neveu du curé de l'époque, l'abbé ROBION, qui aurait offert ce vitrail en remerciement de son salut.

 L'église de Cortambert est aujourd'hui encore dotée d'un mobilier tout à fait digne d'intérêt. Il faut remarquer les deux autels latéraux en bois sculpté et peint du 18ème siècle, avec à gauche St Maurice et à droite une Vierge à l'Enfant particulièrement gracieuse. Sur l'autel principal, on peut voir un crucifix en bois sculpté et peint de tradition académique. La chaire à prêcher (fin 18ème ?) n'est pas dépourvue d'élégance avec son ambon hexagonal surmonté d'un dais coiffé lui-même d'un pinacle à volutes toriques. Dans la chapelle Nord, un beau baptistère en pierre rose est surmonté d'une pyramide en noyer formant couvercle. Le chemin de croix de facture originale en fonte, date de 1877.

  

L'association pour la restauration de l’église de Cortambert a été créée en 1987. En coopération étroite avec la mairie, de nombreux travaux d'entretien et de réparation ont pu être réalisés. Depuis quelques mois, la cloche sonne à nouveau. Très prochainement le crépi de la nef et de la façade, très délabré, devrait être restauré, couronnant ainsi un cycle de complète remise en état

Saint-Maurice patron de l’église de Cortambert

Maurice était originaire de Thèbes, ville très importante sous domination romaine dans la haute vallée du Nil. Ses habitants passaient pour avoir une grande taille, adroits à manier les armes, intrépides dans les combats, d’un caractère éclairé et très riches en sagesse.

A une date que l’on situe vers la fin du 3ème siècle, la ville de Thèbes qui était chrétienne leva une légion d’élite, à la demande de Rome, pour aller combattre les barbares à la frontière des Gaules. Maurice prit la tête de cette légion.
Quand la légion eut rejoint l’armée romaine dans une zone qui correspond à une partie de la Suisse actuelle, l’empereur Maximien ordonna à tous ceux qui étaient avec lui d’offrir un sacrifice aux dieux romains et de s’unir par un serment unanime contre les rebelles à l’empire et principalement contre les chrétiens.

Face à cette situation, Maurice qui avait accepté de venir en aide aux Romains dans une guerre juste mais en aucun cas contre des chrétiens se retira avec sa légion dans une région située près d’Agaune dans le Valais. Malgré les menaces de l’empereur, il refusa d’obtempérer et resta inflexible dans sa décision. La légende dit alors que l’empereur Maximien ordonna de tuer un dixième de la légion. Maurice harangua ses troupes et s’adressant à l’empereur lui dit : « Nous sommes vos soldats, Empereur, et nous avons pris les armes pour la défense de la république ; chez nous il n’y a point de trahison, point de peur, mais jamais nous n’abandonnerons la foi de Jésus-Christ. »

Magnifique et courageuse déclaration qui n’eut pas l’heur de convaincre l’empereur. La légion fut cernée et se laissa exterminer sans opposer de résistance.

A partir de ce fait héroïque, un culte à Saint Maurice et à ses légionnaires se répandit en Suisse et bien au delà. Le foyer du culte du martyr est l’abbaye valaisanne d’Agaune qui prit le nom de Saint Maurice. Le roi de Bourgogne Sigismond éleva une église sur le tombeau du saint. Ce saint copte de l’Égypte chrétienne est devenu ainsi le saint national de la Suisse. La croix blanche sur fond rouge qui figure sur les armoiries de la Suisse était à l’origine l’insigne de Saint Maurice et de la légion thébéenne. Les militaires, particulièrement les fantassins le prirent pour patron. Il est également vénéré par la garde suisse.

Dans le diocèse d’Autun, il patronne 14 paroisses et il est censé protéger les vignes.

Une maxime dit aussi :

« Sème tes blés à Saint-Maurice,Tu en auras à ton caprice. »

Dans l’église de Cortambert, une statue du 18ème siècle en bois doré représente Saint Maurice en centurion romain, coiffé d’un casque. Sa main gauche posé sur le cœur est le signe de sa foi dans le Christ jusqu’au martyre. Sa main droite devait autrefois tenir une lance avec un gonfanon, étendard de combat.