L'EGLISE DE MALAY

La commune de MALAY (215 habitants) appartient aux confins septentrionaux de l'ancien diocèse de Mâcon supprimé en 1790 lors de la création du département de la Saône et Loire ; il vaut d'être rappelé que ce département comptait alors trois sièges épiscopaux (Autun, Chalon, Mâcon) remontant aux derniers temps de la chrétienté.

La commune de MALAY abrite deux églises romanes classées « monument historique », l'une sous le vocable de Notre Dame, située dans le Bourg ; l'autre à Ougy aujourd'hui simple hameau, autrefois paroisse.

L'église Notre-Dame est citée dès 1095.

Au milieu du XIIème siècle elle apparaît comme étant l'un des nombreux doyennés bourguignons (plus de vingt) de la grande Abbaye de Cluny. L'institution d'un doyenné à Malay peut s'expliquer comme dans d'autres cas, notamment Saint Gengoux le National et Jully les Buxy, par l'existence de la croisée de deux voies romaines importantes. Les doyennés sont alors des établissements chargés d'administrer les propriétés foncières du monastère. Il faut donc supposer, et la topographie le suggère, que l'église était flanquée de bâtiments agricoles (granges) destinées à stocker les récoltes. Il semble également comme le suggère le reste d'une potence du XIIIème siècle que le doyenné, comme son voisin Saint Hippolyte, fut fortifié.

On peut penser que c'est à cette occasion que fut murée la porte Ouest ( en fait Sud-ouest) et percée la fenêtre de cette façade.

L'édifice se présente comme un grand vaisseau à trois nefs et transept construits en deux étapes.

Le chœur, le transept, l'abside et les absidioles datent de la fin du XIème siècle, sous l'abbatiat de Saint Hugues. Aux croisillons en saillie à l'extérieur répond à l'intérieur la spacieuse croisée du transept où de grands arcs en plein cintre, très sobres, portent la vaste coupole sur trompes.

Au cours de la seconde étape qui peut être datée au milieu du XIIème siècle, on été construites les nefs d'une austérité quasi-cistercienne, alors que le clocher (dont la forme en pyramide courte à quatre pans a été rétablie en 1932 après un incendie) serait encore plus récent. A noter que la remontée des toitures des bas-côtés, liée au remplacement de la tuile par des laves, a aveuglé les fenêtres primitives qui donnaient le jour à la nef.

Au XIXème siècle ont été ajoutés la sacristies et l'escalier du clocher. Ces ajouts étant intervenus après le classement, seront maintenus dans le cadre de la restauration, selon la doctrine actuelle des conservateurs du patrimoine.

Après une première étape, consacrée essentiellement à une action de sauvegarde qui a permis la réouverture de l'église fermée pendant six ans, un second chantier s'ouvrira en principe en 2004, qui permettra notamment d'achever la restauration intérieure.

A signaler enfin que les murs de l'absidiole Nord portent des fresques du début du XVIème siècle.

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